Ma dernière lecture ...
Daniel Pennac, de son vrai nom Daniel Pennacchioni est né, en 1944, au Maroc, dans une famille de militaires. Il a passé son enfance au gré de garnisons en Afrique et en Asie du Sud-Est, avant d'obtenir, à Nice, une maîtrise de lettres et d'opter pour l'enseignement. Ses premiers romans étaient des romans burlesques* (amusants) et des livres pour enfants. Vous le connaissez sûrement, vous avez étudié, certains, l'Oeil du Loup en sixième. Il a aussi écrit la dictée ELA de cette année, le très beau texte, le Jardin d'ELA.
Récemment, il a reçu le prix Renaudot pour son livre "Chagrin d'école" et j'ai eu envie de le découvrir. Dans cet ouvrage, il aborde les souvenirs, les souffrances, les espoirs aussi d'un cancre (celui qu'il a été !) puis des anecdotes avec des élèves en difficultés justement, alors qu'il était devenu professeur de lettres ! Certains passages m'ont beaucoup touchée, en particulier celui-ci.
"Oui, il arrive parfois que des projets se réalisent, que des vocations s'accomplissent, que le futur honore ses rendez-vous. Un ami m'assure qu'une surprise m'attend dans le restaurant où il m'invite. J'y vais. La surprise est de taille. C'est Rémi, le maître-queux du lieu. Impressionnant du haut de son mètre quatre-vingts et sous sa blanche toque de chef ! Je ne le reconnais pas d'abord, mais il me rafraîchit la mémoire en déposant sous mes yeux une copie rédigée par lui et corrigée par moi vingt-cinq ans plus tôt. 13/20. Sujet : Faites votre portrait à quarante ans. Or, l'homme de quarante ans qui se tient debout devant moi, souriant et vaguement intimidé par l'apparition de son vieux professeur, est très exactement celui que le jeune garçon décrivait dans sa copie : le chef d'un restaurant dont il comparait les cuisines à la salle des machines d'un paquebot de haute mer. Le correcteur avait apprécié, en rouge, et avait émis le souhait de s'asseoir un jour à la table de ce restaurant ...
C'est le genre de situation où vous ne regrettez pas d'être devenu ce professeur que désormais, vous n'êtes plus."
Faites votre portrait à quarante ans ... Voilà un beau sujet de rédaction pour vous, quatrièmes, avec qui je finis de travailler sur le portrait.
Ma foi, je me demande bien où et quand je pourrai, dans l'avenir, vous croiser ou vous retrouver ... Qui sait ?
Il y en a certaines, en tous les cas, je prie pour qu'elles n'ouvrent pas de restaurant ! Mon Dieu, non !